Critique: V la mini série originale

Publié le par Rick Jacquet

V: LA MINI SERIE ORIGINALE

V la mini série originale
1983 - Etats Unis
Sortie française le 9 Septembre 1985
Genre : Science fiction
Réalisation: Kenneth Johnson
Musique: Joe Harnell
Scénario: Kenneth Johnson
Avec Jane Badler, Michael Durell, Faye Grant, David Packer, Marc Singer, Blair Tefkin, Michael Wright, Frank Ashmore et Robert Englund


Cinquante vaisseaux, de 5 kilomètres de large chacun, planent au-dessus des principales capitales de la Terre. Les Visiteurs qui en sortent sont humains en apparence et tendent une main fraternelle. Les ressources de notre planète sont justes celles dont ces extra-terrestres ont besoin pour survivre. Et pour sa future survie, l'humanité peu soupçonneuse aura besoin...d'un miracle ! Un groupe de résistants composé d'hommes et de femmes de tout milieu et de toute origine va se soulever face à la volonté d'extermination des extraterrestres.

Dans les années 80, V, les deux mini séries, puis la série télévisée (malgré sa qualité plutôt discutable et l’arrêt de la série avant la fin de l’histoire), auront l’effet d’un choc sur le public lors de ses diffusions sur M6, provoquant l’engouement du public et un fort taux d’audience.  Encore aujourd’hui, cette saga de science fiction reste une référence pour beaucoup et reste d’un haut niveau malgré quelques effets datés. La raison d’un tel succès est simple pourtant. D’un côté, pour l’époque, V était un gros budget de science fiction tourné pour la télévision, et donnait aux spectateurs ce qu’ils souhaitaient voir. Des vaisseaux spatiaux, des poursuites improbables, une invasion extra-terrestre, de l’action. Le tout avec des trucages allant du très bon au passable (ayant tout de même vieillis), mais au-delà de son aspect visuel, V avait tout autre chose à proposer aux spectateurs attentifs : des personnages variés et intéressants permettant une identification rapide et sincère, et bien que l’histoire baigne dans le domaine de la science fiction (et donc, est vouée à prendre un coup de vieux), son traitement restera toujours d’actualité grâce au talent de son créateur, traitant de cette nouvelle guerre comme d’une nouvelle guerre mondiale, et mettant ainsi en image tout ce que cela implique, avec les résistants se cachant, les affiches de propagandes dans les rues, les envahisseurs, les traites au sein des deux camps, les héros de guerre, la manipulation de la jeunesse… La parallèle entre la seconde guerre mondiale, avec les états fascistes, la manipulation du peuple et tant d’autres choses et cette invasion venant de l’espace est troublante, et cela fait toute la force de V. Une œuvre qui ne sera jamais vraiment dépassée dans ses propos.

Tout commence lorsqu’une série de vaisseaux spatiaux arrivent au-dessus des plus grandes villes de la planète : Los Angeles, New York, Paris, Rome… Aucun pays ne sera épargné. Dans un premier temps, ces visiteurs nous apparaissent comme des êtres sympathiques, ayant notre apparence, venus en paix afin d’échanger certaines de nos ressources contre des avancées technologiques, notamment dans le domaine médical. Les hauts dirigeants ne peuvent rester de marbre face à de telles déclarations de paix et une amitié entre deux peuples si éloignés. La population sera, elle, un peu moins dupe, comme c’est souvent le cas, et cette première mini série, en deux parties d’une heure trente chacune va se permettre de détailler toute une galerie de personnages, tous très divers, venant d’horizons différents, apportant beaucoup de variété, et surtout, empêchant V d’avoir un seul et unique personnage principal, et les autres autour. Ici, il s’agît bel et bien d’un groupe, ou chacun aura son importance et sera développé comme il se doit. Aujourd’hui, tout le monde connaît Mike Donovan (Marc Singer, vu dans Dar l’invincible), le journaliste ayant découvert la véritable identité des visiteurs, ou Juliet Parish (Faye Grant), étudiante en médecine, qui va rapidement devenir, malgré elle, une meneuse d’hommes, la chef des résistants. Car très rapidement, les visiteurs vont s’imposer sur notre planète, contrôlant nos forces de l’ordre, les médias, le prix des produits de consommation va augmenter. Deux choix vont alors s’imposer aux habitants de la terre : se battre pour défendre leur vie et leurs idéaux ou capituler avec l’ennemi, n’hésitant pas une seule seconde à trahir des proches et à les livrer à l’ennemi.

Pendant près de trois heures, le rythme restera soutenu, et le récit restera passionnant et structuré de manière intelligente. A aucun moment l’ennui ne viendra guetter. Les personnages sont tous intéressants, soit touchants comme Juliet Parish devenant du jour au lendemain une meneuse, Donovan à la recherche de son fils, ou même Willie, le gentil visiteur un peu niais joué par Robert Englund avant qu’il ne devienne le tueur de Elm Street dans la saga des Freddy ou Robin, jeune adolescente tombant amoureuse d’un visiteur, soit détestables au possible. Quand on pense à V, on pense à l’héroïsme de la résistance, mais également à leur ennemi, et donc, bien entendu, à Diana, encore peu présente dans la première mini série (mais prenant du grade dans la seconde et encore plus dans la série télévisée), mais marquant les esprits par la froideur de son personnage et par sa simple présence à l’écran. Visuellement, cette première mini série reste encore attrayante et crédible pour ce qui concerne les effets de maquillages et les décors intérieurs des vaisseaux des visiteurs, mais a pris maintenant un sacré coup de vieux en ce qui concerne les poursuites en vaisseaux incrustés dans de vrais décors. Cela peut parfois faire sourire, mais ne retire en aucun cas la force de cette œuvre.


NOTE: 17/20
En bref: Une œuvre culte des années 80, ayant un peu vieillie visuellement, mais conservant tout son charme grâce à une distribution parfaite, une mise en scène fluide et surtout un scénario en béton. L’invasion extra-terrestre façon dictature fasciste.

Publié dans Critiques

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