Critique: Vendredi 13 Chapitre 8

Publié le par Rick Jacquet

VENDREDI 13 CHAPITRE 8: L'ULTIME RETOUR

Vendredi 13 chapitre 8: l'ultime retour
Titre original : Friday the 13th part VIII: Jason Takes Mannathan
1989 - Etats-Unis
Genre : Slasher

Budget: 5 millions $
Réalisation : Rob Hedden
Scénario : Rob Hedden

Musique : Fred Mollin
Avec : Kane Hodder, Todd Shaffer, Tiffany Paulsen, Tim Virkovich et Jensen Daggett


Jason revient une nouvelle fois à la vie, et il parvient à monter à bord d’un paquebot remplit d’étudiants crétins qui partent pour New York. Jason va pouvoir se faire plaisir pendant le trajet et en liquider la plupart, avant de débarquer à New York pour continuer son carnage.

Hourra, un nouvel opus des aventures de Jason Voorhees. Baptisé en France L’ultime retour, cette énième suite sans grande imagination aurait vraiment du être l’ultime film de la saga, tant celle-ci n’a donné que de sombres bouses à partir de cet épisode. La logique étant laissée de côté depuis le sixième opus (l’excellent Jason le mort vivant), le réalisateur, mais ici également scénariste va pouvoir s’en donner à cœur joie pour faire de ce film qui aurait pu enfin renouveler l’univers du tueur au masque de hockey en nouvelle suite inutile et emballée vite fait. Jason à New York, en voilà donc une idée « originale », puisque depuis le second opus (où Jason commence son carnage), Jason ne se contente que de tuer les pauvres étudiants passant au camp de vacance Crystal Lake. Mais du point de vue scénario, même si ceux-ci sont toujours légers, voir inutiles, cela se tenait quand même. Même le précédent opus, ultra censuré et au scénario et dialogues assez minables, tirait tout de même en partie son épingle du jeu. Mais ici, le projet tombe à l’eau.

Après avoir finit, à la fin de l’épisode précédent, dans l’eau, comme dans, oh surprise, encore l’épisode précédent (les suites en manque d’inspiration quand il s’agit de ranimer ou de faire mourir Jason…), la fée électricité va vite débarquer pour réveiller le bougre au masque de hockey. Un petit bateau, deux étudiants faisant l’amour, Jason au fond de l’eau, l’encre qui passe à côté d’un câble électrique, et après avoir prit quelques volts dans le cul, Jason se réveille. Première constatation, qui se répétera de plus en plus au fur et à mesure que le film va évoluer, l’incohérence générale du projet, le manque d’ambition, et surtout, de talent. Le masque de Jason a été fendu en deux à la fin du précédent opus, et voilà que notre tueur le récupère sur le bateau de nos deux étudiants, exactement comme il l’était 10 minutes avant la fin du métrage précédent. Jason reconstitué (entendez par là, réveillé, avec son masque, et prêt à tuer), le carnage commence. Et c’est bel et bien là la seule chose que l’on pourra réellement apprécier du métrage : l’histoire ( !!??) ne perdra pas de temps, en quelques minutes, Jason est sur pieds, et les meurtres vont reprendre leur petit train-train quotidien. Seulement au change, on y perd tellement.

Après s’être débarrassé des deux étudiants, le bon, que dis-je, le génie de metteur en scène entre dans le vif du sujet. Des étudiants se réunissent non loin de là pour partir en croisière à New York. Aberration de la nature, le petit yacht de nos deux premières victimes se retrouve là, et Jason va en profiter pour monter à bord du paquebot dans l’espoir de trouver de nouveaux adolescents à tuer, et de visiter New York. Il sera comblé niveau victime, puisque apparemment, la seule chose intéressant les créateurs de ce nouvel opus est le nombre de victime, tout simplement. De ce côté, ils se font plaisir en voulant faire plaisir aux fans de la saga. En y réfléchissant bien, la saga ne contient pas grand-chose d’attrayant depuis un bon moment, si ce n’est les meurtres. Jason va donc user ici de tout ce qui lui tombe sous la main pour se débarrasser d’étudiants pas vraiment sages du tout, et tous aussi insupportables les uns que les autres, d’autant plus que tous les personnages sont creux. Disons même que la plupart ne sont là que pour être la victime. La variété des mises à mort ne changera pas grand-chose, tant une certaine lassitude s’installe. Les meurtres se suivent de manière plutôt molle, et c’est avec un gros manque d’intérêt que l’on regarde ce record de nombres de morts… à la guitare, harpon, couteaux, débris de verre, coups d’antennes !!! Malgré tout, nous pourrons noter quelques meurtres intéressants noyés parmi tout le reste, notamment la scène du sauna, plutôt bien trouvée, il faut avouer. Mais l’intérêt du spectateur n’est pas vraiment présent, et le temps lui semblera long, surtout pour celui qui voulait voir Jason à New York, l’intérêt du film en lui-même.

Mais non, les trois quarts du métrage vont se dérouler sur le bateau. Il faudra bel et bien attendre une heure avant que Jason et les quelques survivants ne débarquent dans la grande ville. On se dit alors que cela va être passionnant, que Jason va avoir du bon monde à massacrer, et que cette dernière demi-heure s’annonce jouissive. Que nenni ! Il n’en est rien. Jason ne va avoir qu’une idée en tête : massacrer les survivants. Au nombre très réduit. Les habitants de New York, il s’en contre-fiche, se contentant de faire peur à quelques punks dans la rue en enlevant son masque et de regarder une affiche de hockey. A la vue du maquillage même de notre père Jason, on peut comprendre que les punks aient eu peur, tant celui-ci est totalement raté. Gardant en mémoire le maquillage réussit du précédent opus, le résultat ici blesse, voir pire, est insultant. Mais pour se faire pardonner, Jason va en quelque sorte recevoir un pouvoir (ce qui donnera des idées aux producteurs pour l’épisode suivant, Jason va en enfer). En effet, Jason a à présent le pouvoir de se téléporter, afin de jouer des tours à ses victimes. Hop tu me vois, Hop tu me vois plus, Hop je t’ai tué. Jamais la série n’aura poussée le bouchon aussi loin (jusque là, et jusqu’au deux opus suivant), mais autant dire que le pari d’amener Jason à New York mettait l’eau à la bouche, et que devant un résultat final aussi navrant, on s’en serait bien passé !

 

NOTE: 04/20
En bref: L’ultime retour, qui aurait du le rester. Des meurtres à la pelle, mais beaucoup de hors champs, des personnages transparents, Jason faisant du tourisme à New York, un rythme nul, des idées nulles également, sans compter le nouveau maquillage de Jason, raté. A oublier.

Publié dans Critiques

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