Critique: Alien 3000

Publié le par rickjacquet.over-blog.com

alien 3000

 

Alien 3000
2004 - Etats Unis
Genre: Monstres pas beaux
Réalisation: Jeff Leroy
Musique: Collin Simon
Scénario: Garrett Clancy
Avec: Lorenzo Lamas, Priscilla Barnes, Phoebe Dollar, Corbin Timbrook et Megan Malloy

 

Trois jeunes entrent dans une grotte et trouvent un trésor. Les deux gars sont immédiatement tués par une créature invisible, mais la fille parvient à prendre la fuite, et se retrouve dans un asile. Seulement la méchante bête va continuer à tuer tous ceux qui tenteront de s’approprier son trésor. Devant cette menace, les agents du FBI chargé des affaires paranormales envoient une équipe sur place, et réussissent à convaincre la jeune femme d’y retourner. Yeee-peeee !

 

 

Raconté ainsi, on pourrait presque croire que Alien 3000 (titre vidéo, le film s’appelant en réalité Unseen evil 2, et étant donc la suite de… Unseen evil, quelle logique !) est un bon film. Je dis bien presque. Parce que cette histoire, elle est tout de même toute bête. Mais rien qu’en regardant de plus près la fiche technique et artistique du film, on comprend que l’on est en face d’un cas désespéré, ce genre de cas où l’on éprouve bien plus de plaisir à descendre le film qu’à le regarder. Car sous cette pochette mensongère se cache bel et bien le nouveau film de Jeff Leroy, ce cinéaste, le grand, le magnifique, que dis-je, le génie qui nous avait amené en 2003 son fantastique film Creepies, avec ses araignées numériques sautant d’immeuble en immeuble, ces maquettes ridicules, ses effets bricolés avec deux euros, ses personnages insipides. Bref, une bonne grosse bouse, même pas amusante une seule seconde. Et bien soyez heureux, car il est de retour, avec une bonne partie du casting de Creepies, toujours des explosions de maquettes, des monstres risibles en numérique, toujours des effets bricolés avec deux euros et des personnages à vomir. Le cahier de charge est remplit du début à la fin, et Leroy tente d’innover en rajoutant deux ingrédients à son film : une touche de gore (les plans sont toujours rapides, pour ne pas montrer que le budget est si ridicule) et des plans nichons. Jeff, tu es un génie !

 

 

Si vous avez cru un seul instant qu’en l’espace d’un an et d’un film, Jeff Leroy s’était amélioré, et bien vous aviez tort, puisque le bonhomme a d’ailleurs remit le couvert ensuite en enchaînant sur… Creepies 2. Quelle carrière… Quoi qu’il en soit, concentrons-nous à présent sur Alien 3000, et oublions mes antécédents avec le réalisateur, et le malaise que cela provoque chez moi de parler de sa carrière. Tout débute dans une forêt. Un couple s’amuse tandis que leur ami les observe avec ses jumelles. Hop, trente secondes, et déjà le plan nichon. Une petite secousse, et tout le monde se retrouve à l’entrée d’une grotte. Si l’on peut appeler cela une grotte, puisqu’on n’y verra que l’entrée et un petit couloir. A l’intérieur, un trésor, bien en évidence, à l’entrée, à la vue de tout le monde. Immédiatement après y avoir touché (notons d’ailleurs que pour un vieux trésor, il y a peu de poussière et que les pièces ressemblent quand même à des euros…), le méchant Alien (ou Predator, on ne sait pas, il est invisible) débarque, décapite un des deux mecs, et coupe le second en deux. Whouah, du gore ! On se demande bien ce qu’il se passe, même si les plans sont rapides, et on jubile en se disant que Leroy assure ! La fille parvient à s’échapper, et se retrouve à l’hôpital. C’est là que les choses vont vraiment bouger. Des militaires se font tuer en approchant de la caverne (ou s’entre-tue comme des cons aussi…) et le département d’enquête du paranormal (trois personnes dans un bureau vide) décident d’aller sur les lieux, et parviennent à emmener la brave fille survivante avec eux. Le film se découpe alors en deux histoires, sans doute pour améliorer un rythme pas très folichon, mais ça n’arrangera pas grand-chose. D’un côté, nous avons les militaires, cons, bêtes, mais pas méchant pour deux sous, tous mal joués, ça ressemble plus à de la randonnée. De l’autre côté, nous avons un pilote d’hélicoptère et son co-pilote, qui vont devoir venir sauver le premier groupe par la suite. A ce titre, l’intérieur de l’hélicoptère est le même que celui du tank dans Creepies. Le budget devait être énorme, je vous assure.

 

 

Passé la seconde et dernière scène de sexe du métrage (avec une levrette assez étrange !), Le monstre entre en action. D’abord invisible (enfin, plus ou moins), il résiste à tout. Mais une fois son camouflage fichu, il se dévoile enfin. Et on se retrouve devant un mec en costume ridicule, n’ayant strictement rien à voir avec le fameux monstre de la pochette. Mais Leroy ne va pas s’arrêter là, enchaînant imbécillité sur imbécillité, et mélangeant son homme en costume ringard avec des effets numériques d’une qualité irréprochable. Hmm hmmm, pardon ! Oublions cela, puisque l’animation de la bête en synthèse et son design laissent à désirer, mais bon, pourquoi faire le surpris devant cela, vu que l’on n’attendait strictement rien du film. Et au final, qu’est ce qu’on aura ? Pas grand-chose. Alors oui, encore une fois, il y a quelques plans sanglants et un plan nichon (je ne suis pas pervers !), mais qu’est ce que cela change réellement, quand on s’ennuie ferme devant un film et que la seule chose qui nous marque sont les erreurs de réalisation (la bête saute à droite du cockpit de l’hélicoptère, mais le pilote et son co-pilote regardent à gauche…), les mauvais effets et des acteurs tout sauf convainquant ! Si Uwe Boll est le roi pour faire des bouses adaptées de jeux vidéos, Jeff Leroy est le roi pour les bouses de films de monstres.

 

NOTE: 00/20
En bref: Vous vouliez voir le digne successeur d’Alien, ou de Predator ? Et bien ce n’est pas encore pour aujourd’hui.

Publié dans Critiques

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