Critique: Death Note

Publié le par Rick Jacquet

DEATH NOTE

Death note 
Titre original : 
Desu nôto
2006 - Japon
Budget: 20 millions $
Genre: Adaptation / Fantastique
Réalisation: Shusuke Kaneko
Musique: Kenji Kawai
Scénario: Tetsuya Oishi, d'après le manga de Tsugumi Oba et Takeshi Obata
Avec Tatsuya Fujiwara, Ken'ichi Matsuyama, Asaka Seto, Shigeki Hosokawa et Erika Toda

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Light Yamato, dix-sept ans, ramasse par hasard un carnet intituléDeath Note, objet qui provient du monde des dieux de la mort, les shinigami. En écrivant le nom d'une personne dans ce carnet, on provoque la mort de cette personne après avoir attendu 40 secondes. Light, qui trouve corrompu le monde dans lequel il vit, voit là une occasion unique de supprimer les êtres malfaisants. Or, leDeath Notea été volontairement abandonné par Ryuk, un shinigami qui s'ennuie. Il apparaît à Light, lui explique certaines fonctions du carnet et reste avec lui pour voir ce qu'il va en faire. Light décide alors de tuer tous les criminels dans le monde. Seulement, à force de tuer des criminels, il en devient un lui-même. Devant de nombreuses morts inexpliquées de criminels à travers le monde, Interpol reçoit l'aide du mystérieux L, véritable détective capable de résoudre n'importe quelle énigme, mais dont personne ne connaît ni le visage ni la voix. Entre Light et L, tous deux persuadés d'agir pour la justice, s'engage un véritable combat.

Death note est l’adaptation cinématographique d’un manga qui commence à faire sérieusement faire parler de lui en France depuis le début de l’année. Manga à succès, Death note est depuis devenue une série animée, encore non distribuée en France, de très bonne qualité. Alors que la série est encore inédite chez nous, deux films furent tournés et sont sortis au Japon en 2006, en Juin et Novembre. Et pour donner vie au personnage, une équipe pour le moins prestigieuse fut réunie. A la réalisation, on retrouve Shusuke Kaneko, qui se fit connaître en tournant un sketch sympathique dans le Necronomicon produit par Yuzna en 1993. Puis il enchaîna sur la trilogie Gamera, avant de réaliser en 2001 le meilleur Godzilla. En 2005, un film un peu plus faible, la suite d’Azumi, réalisé par Ryuhei Kitamura. Au scénario, Tetsuya Oishi, scénariste du très bon La mort en ligne. Et devant la caméra, Tatsuya Fujiwara, acteur des deux Battle Royale. Equipe de choc pour l’adaptation en live de ce manga passionnant. L’aventure, en deux parties, peut donc commencer. Première constatation, la fidélité. L’histoire, les personnages, parfois même les effets spéciaux, sont très proches du produit d’origine, à tel point que certaines personnes extérieures à cet univers pourraient être « choquées » par certains aspects de l’œuvre. Durant le film, nous allons suivre le parcours d’un jeune homme, étudiant la criminologie pour rentrer dans la police, métier qu’occupe son père. Light Yamato est un jeune tout ce qu’il y a de plus normal. Une petite amie, une gentille famille, intelligent, ambitieux. Il est interprété à la perfection par Tatsuya Fujiwara. Le passage du dessin au vrai acteur se fait sans soucis. Mais Light se rend rapidement compte que le système judicaire de son pays n’est pas si parfait que ça. De nombreux criminels errent, la justice n’est pas toujours correcte. Bref, il vit dans un monde bercé par de belles illusions.

Sa vie va basculer lorsqu’un Shinigami, un dieu de la mort, mettra sur son chemin un livre, le Death note. Un livre qui permet au Shinigami de décider qui mourra, quand, et comment s’il le souhaite. Le principe est simple, et tentant. Il suffit d’écrire le nom de la personne dans le livre, et de la visualiser. Si aucune cause de mort n’est écrite, la personne périra 40 secondes plus tard d’une crise cardiaque. Croyant d’abord à une blague, Light fera tout de même l’expérience, et se rendra bien vite compte du terrifiant pouvoir de ce livre. Décidant de faire régner la justice dans le monde entier, il usera du livre à volonté, faisant périr criminels, prisonniers, voleurs, violeurs. Toutes les personnes dites mauvaises. Mais a-t-on le droit de juger les autres en les faisait périr, devenant ainsi nous même un criminel ? Tel est un des thèmes qui sera abordé dans ce premier film, de manière subtile. Dans sa quête de justice, Light sera accompagné par Ryuk, le Shinigami qui a volontairement laissé tomber son death note. Son design, faisant très faux, très numérique, purement volontairement, le rapproche énormément de sa version dessinée. Ce choix pourra surprendre, mais s’accordera finalement extrêmement bien au récit. Ne prenant aucun parti, il va juste rester à ses côtés, voir comment les choses vont évoluer. Car elles vont évoluées. Très rapidement, la police va comprendre que ces nombreuses crises cardiaques ne sont pas des morts naturelles. Aidé par un petit géni se faisant appeler L, la police va très rapidement accumuler les indices, les preuves, et les mailles du filet vont se refermer doucement autour de Light. Sa quête de justice, visant à débarrasser le monde des criminels, va peu à peu changer, comme si ce pouvoir, arrivant si subitement entre ses mains, le faisait passer du mauvais côté. Finalement, avoir la possibilité de diriger la vie des autres, manipulant leurs actions, qui les mèneront fatalement vers la mort, revient, comme il est si bien dit dans le métrage, à se prendre pour un Dieu. Un pouvoir bien trop grand pour un homme si banal, un pouvoir pouvant vite corrompre. Ce qui arrive, puisqu’après les criminels, ce sont ces ennemis, le FBI, les policiers, tous ceux qui chercheront à l’arrêter qui deviendront des cibles potentielles.

L’intrigue ne faiblira pas, développant ses personnages, chaque situation, souvent avec habilité, manipulant autant les personnages que le spectateur par moment. Light Yamato et L vont ainsi se faire une guerre, quitte à sacrifier la vie d’innocents, de policiers ou de criminels, afin que l’un comme l’autre puisse mettre en œuvre la vision de la justice, alors qu’ils se ressemblent terriblement. Prétentieux, n’aimant pas perdre, ils auront tous les deux le même but : démasquer l’autre afin de s’en débarrasser, afin de repartir à leurs occupations habituelles. Plus les événements avanceront, plus le jeu de manipulation s’agrandira, et plus Light y perdra une part de son humanité, devenant une sorte de Shinigami également. Par son scénario original et ses thèmes abordés, mis en scène avec brio, Death note se situe entre le divertissement et le film à critique sociale, fidèle au manga, peut être un peu trop au gout de certains. Une chose est sure, les derniers événements du film ne donnent qu’une envie : enchainer sur le second.

NOTE: 16/20
En bref: Fascinant, divertissant, Death note s’avére être une excellente retranscription à l’image du manga.

Publié dans Critiques

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