Critique: L Change the World

Publié le par Rick Jacquet

L - CHANGE THE WORLD

L - Change the world
2008 - Japon
Genre: Fantastique
Réalisation: Hideo Nakata
Musique: Kenji Kawai 
Scénario: Kiyomi Fujii et Hirotoshi Kobayashi, d'après le manga de Tsugumi Oba et Takeshi Obata
Avec Kenichi Matsuyama, Mayuku Fukuda, Sei Hiraizumi, Youki Kudoh, Renji Ishibashi et Shunji Fujimura


Alors que Kira est mort, après avoir livré un duel sans merci à L, il ne reste que 23 jours à vivre à celui ci, ayant sacrifié sa propre vie en inscrivant son nom dans le Death Note afin de gagner. Mais une nouvelle affaire arrive à L : un dangereux virus fait son apparition, et la seule personne à détenir l’antidote se réfugie chez lui, poursuivie par des criminels voulant commercialiser le virus et son antidote. L va devoir relever le défi et classer cette histoire avant sa mort bien entendu, et seul, en se surpassant intellectuellement et surtout physiquement.

A la base, Death Note était un manga, qui est rapidement devenu très populaire. Bien entendu, il s’est donc vu transposé en série d’animation de 37 épisodes, et ce fut encore un succès. Death Note fut donc logiquement adapté ensuite en film. En réalité, en deux films, pour rester un maximum fidèle à l’histoire de base et pouvoir retranscrire toute sa complexité. Réalisés par Shusuke Kaneko (GMK, le meilleur Godzilla, Gamera mais aussi Azumi 2) et admirablement interprétés par Tatsuya Fujiwara (Battle Royale) dans le rôle de Kira et Kenichi Matsuyama dans le rôle de L, les deux métrages firent rapidement parler d’eux dans les festivals et le second film fut même exploité en France au cinéma (tandis que le premier eu droit à seulement une sortie dvd un jour avant la sortie cinéma du second, allez comprendre…). Face à ce succès planétaire, un nouvel opus devait voir le jour, et c’est maintenant le cas. Mais comme l’histoire du manga, et donc, des films, est terminé, il fallait inventer une nouvelle histoire, en reprenant certains points marquants des films de bases et des éléments qui avaient plu au public. Dans cette sorte de suite (vu que oui, le film se déroule après), nous avons de gros changements, tant dans le fond que dans la forme. L’histoire nous propose met cette fois ci un des personnages les plus marquants et les plus importants des deux premiers films : L. Kenichi Matsuyama avait fait un très grand travail en jouant ce personnage d’après juste le manga papier, rendant son personnage singulier, reconnaissable, unique, et attachant. A la fin du deuxième film, il parvenait à déjouer Kira en mettant en jeu sa propre vie, en inscrivant son nom dans le Death Note. Ainsi, le film reprenant là où le précédent s’arrêtait, il ne lui reste que 23 jours à vivre. Mais avant de virer totalement dans une nouvelle histoire, L Change the world veut aussi éclaircir certains points laissés en plan par les deux précédents films. Qu’est ce que L va faire des Death Note, par exemple. Le début du métrage, en plus de mettre en place la nouvelle histoire, va également nous montrer quelques moments qui n’étaient pas montrés dans les autres films, histoire d’établir un lien supplémentaire et de mettre le spectateur en terrain connu. Pour le fan, nous pourrons retrouver dans de courtes séquences Watari, qui aidait L dans ses recherches avant sa mort, et, plus important, nous voyons le moment où L écrit son propre nom dans le Death Note.

Passé cela et quelques apparitions du Shinigami afin de continuer d’établir quelques liens avec les deux premiers films, nous plongeons dans cette nouvelle histoire, qui met donc forcément en scène de nouveaux personnages. Malheureusement, après ce prologue, tout ce que l’on pouvait attendre de ce nouvel opus ne sera pas forcément à la hauteur de nos espérances. Shusuke Kaneko ne reprend pas le flambeau de la mise en scène, qui est confiée à Hideo Nakata, le réalisateur du culte Ring, du très mauvais Ring 2 et pour ma part, du peu emballant Dark Water. Il signe ici une mise en scène des plus classiques, pas forcément désagréable, mais on était en mesure d’attendre plus, surtout vu le succès des deux premiers films, il fallait placer la barre plus haut. Il fournit ici le strict minimum. Cela ne choque pas, d’autant plus qu’il se lâche lors de certaines séquences (notamment une séquence de contamination dans un laboratoire assez saignante), mais on attendait tout de même plus. Pour l’histoire, celle ci est confiée à deux scénaristes. Si le premier débute et n’a encore rien fait, le second a quelques travaux derrière lui, mineurs malheureusement (le quatrième opus pour le marché de la vidéo de la saga Eko Eko Azarak par exemple, ou le film Cursed, à ne pas confondre avec le film de Wes Craven). Cela n’inspire pas forcément trop confiance vu l’ampleur du projet, et au final, le scénario s’avère également un peu décevant. Si on peut tout de même saluer de la part des scénaristes de n’avoir pas fait un copié collé des deux premiers films en nous mettant un nouveau Kira et encore le Death Note, cette histoire de contamination par un virus n’est, au départ, pas bien palpitante, malgré de nombreuses qualités évidentes. Le récit peine à trouver son rythme, tandis que de nouveaux personnes font très rapidement leurs apparitions. L devra protéger deux nouveaux personnages. Un petit garçon ne parlant pratiquement pas et étant immunisé contre le virus et une jeune femme, Mika, la fille d’un professeur tentant de trouver un antidote au virus. Face à lui, une organisation, qui a créé le virus afin de réduire la population de la Terre et de permettre à l’écosystème de se rétablir. Oui, l’histoire en elle même est très classique et peu passionnante. Heureusement, nous avons droit à quelques excellents éléments pour contrecarrer cela.

Tout d’abord, et fort heureusement, le personnage de L est suffisamment développé pour maintenant l’intérêt tout le long du métrage. Kenichi Matsuyama reprend son rôle là où il l’avait laissé dans Death Note – The last name, et continue à explorer le personnage avec un réel talent. On en apprend enfin plus sur lui, son ressenti, ses émotions, sa façon de vivre, l’organisation où il travaille. Nous apprenons ainsi que si c’est un petit génie pour résoudre des affaires et qu’il se fait appeler L, d’autres personnes dans l’organisation se font appeler par d’autres lettres. Le film mettra donc également en scène le personnage de K. Mais le fait que L va se retrouver à surveiller et donc à protéger un petit garçon sans nom et Mika va changer ses habitudes, et nous allons voir le personnage s’adapter à des situations, faire des choses que l’on ne soupçonnait pas, et Kenichi Matsuyama rend son personnage encore plus attachant. Rien que le traitement de L et son cheminement pendant les 23 jours où se déroule l’histoire justifient le métrage. Le voir essayer d’agir différemment pour faire sourire les autres a quelque chose de touchant quand on connaît bien le personnage, et le fait que son destin est déjà scellé donne plus de détermination à son personnage, ce qui est encore un bon point. Kenichi Matsuyama tient le film sur ses épaules, et heureusement qu’il est là, car comme dit plus haut, le scénario, mis à part pour le traitement des personnages, n’est pas très passionnant, excepté dans ses révélations sur les précédents opus au début et lors de sa dernière partie, ou une nouvelle facette de L nous est encore dévoilée. La mise en scène de Nakata est classique et ne se distingue pas des autres films du genre, seul la musique de Kenji Kawai, reprenant des variantes d’anciens thèmes, se révèle superbe. L Change The World est un film sympathique, qui bien que bourré de défauts, doit être prit pour ce qu’il est : une continuité logique, pas toujours maitrisée ou passionnante, mais nous permettant de continuer de suivre un personnage unique.

 

NOTE: 12/20
En bref: Une suite sympathique, mais loin d’être unique. La réalisation est classique, le scénario pas très bon, mais le film contient quelques grands moments et le personnage de L vaut le détour.

Publié dans Critiques

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