Critique: Drum Limit

Publié le par Rick Jacquet

DRUM LIMIT

Drum Limit

Titre original: ドラムリミット
2011 – Japon
Genre: Suspense
Réalisation: Yasushi Koshizaka
Musique: -
Scénario: -
Avec Masato Yoshizawa, Saya Tachibana, Rubi Aiba, Kiyoshi Noma et Hiromi Nakata

Une jeune femme se réveille nue, prisonnière à l’intérieur d’un tonneau en métal. Elle n’a avec elle que le téléphone portable de quelqu’un d’autre, une lampe torche, et un mot marqué au marqueur à l’intérieur par son ravisseur. La jeune femme va immédiatement téléphone pour demander de l’aide, à la police et ses proches, mais personne ne la prend au sérieux. Jusqu’à ce qu’elle tombe sur un homme nommé Kimura, qui fera tout pour l’aider avant qu’elle n’ai plus d’oxygène, dans les quatre heures à venir.

Après nous avoir offert du bon et du beaucoup moins bon V-Cinéma, toujours très fauché, Yasushi Koshizaka revient, encore toujours, avec une année 2011 très chargée. En 2010, il nous livrait le très sympathique Man Hunting, puis passait directement à un autre niveau avec deux pinku assez mauvais… non en fait, mauvais tout court, avec Missing 44 et sa suite. En 2011, il nous « offrait » en début d’année son pétard mouillé Idol Bomb, puis la suite de son meilleur film avec Man Hunting Redemption (son second meilleur film d’ailleurs), puis en à peine trois mois, voilà que débarquent (ou vont débarquer) Drum Limit pour Août, Missing 55 pour Septembre et sa suite en Octobre. Un réalisateur qui a toujours tourné à l’économie et très rapidement. Drum Limit ne déroge pas à la règle, limite il la transcende. Aucun décors puisque le film se déroule à 99% dans un tonneau en métal, une seule actrice à l’écran et quelques voix au téléphone. Pas d’effets spéciaux non plus car dans un tonneau, il ne peut pas se passer grand chose, nous sommes d’accord. Et pour combler le tout, pas de costumes, notre jolie actrice, déjà vue dans Man Hunting Redemption et depuis dans Missing 55, n’est pas prude et passera l’intégralité du film avec… rien du tout, à poil, de la première à la dernière image. Rien à redire, notre réalisateur a de la suite dans les idées et sait attirer son public. Sauf que pour une fois, il ne le fait pas aussi gratuitement que d’habitude, mais j’y reviendrais plus tard. Drum Limit donc, c’est la version féminine sans argent de Buried. Certains diront sans le talent, ce qui dans le fond n’est pas tout à fait faux. La plupart du temps, Drum Limit se contente de reprendre les situations et toute la trame du métrage pour la mettre à sa sauce, mais à notre grande surprise, ça fonctionne. Au début, quand notre héroïne se réveille, elle panique (normal) et en regardant autour d’elle, ne trouvera qu’un téléphone portable qui ne lui appartient pas ainsi qu’un mot marqué sur le tonneau au marqueur, de son agresseur, lui « conseillant » de demander de l’aide à l’extérieur.

Ce qu’elle fera, une fois un peu calmée. Trois choses assez surprenantes surviennent dés les premiers instants. Même si l’on connaît déjà la construction narrative du film (on a vu Buried pour la plupart d’entre nous), on se prend au jeu. Ensuite, notre jeune actrice, Masato Yoshizawa, reste convaincante à l’écran, Un film se voulant sérieux sans artifices visuels ou sans action avec pistolets en plastiques l’aura sans doute motivée. Et le plus étonnant dans tout ça, c’est bel et bien la mise en scène de Yosushi Koshizaka. Alors qu’il nous a habitué à filmer ces films un peu n’importe comment dernièrement et qu’il a développé assez rapidement une manie pour des plans seins (ou fesses) totalement gratuits et assez hallucinants (on ne compte plus le nombre de plans culottes de Missing 44 ou le nombre de plans seins inutiles de Man Hunting Redemption), ici, le monsieur semble se calmer. La réalisation, sans être exceptionnelle, est calme et la plupart du temps, Koshizaka ne cadre que le visage de son actrice. Oui, nous verrons des seins, mais il ne se concentre pas dessus, on a l’impression (mais peut être n’est ce qu’une impression) que c’est l’émotion sur le visage de son actrice qui intéresse le réalisateur, et comme elle est parfois convaincante, ce n’est pas un mal. Un bon choix même, qui surprend venant de lui. Notre héroïne va donc dans un premier temps s’emparer du téléphone portable pour demander de l’aide. Appel à la police, les amis, la famille. La pauvre n’aura pas de chance, tombant soit sur répondeur, soit sur des personnes qui penseront à une vaste blague.  Le cahier de charge imposé par Buried est respecté, et ça fonctionne. Et rapidement, notre héroïne va devoir user de ses charmes pour attirer l’attention de son chevalier sauveur. Car tout de suite, Masato Yoshizawa filmant ses seins, c’est tout de suite plus intéressant que d’imaginer Ryan Reynolds se filmer sans vêtements pour attirer l’attention (même si ça marcherait pour le public féminin). Tout cela amènera parfois des situations amusantes, une touche un peu coquine, et le temps défile rapidement.

Malheureusement, à force de trop vouloir coller à Buried dans les moindres détails, le film en chope également les mêmes défauts. C’est à dire que passé la moitié du métrage (donc, une demi heure), le film devient uniquement téléphoné et commence à lasser un peu. Le réalisateur lui aussi sera moins inspiré, se contentant de filmer les dialogues entre la jeune femme et Kimura, son futur sauveur (ou pas) en très longs plans Le temps pourra nous paraître alors bien long, et ce sera le cas, alors que le film commençait si bien. Et ce jusqu’à ce que le métrage nous amène à un final proprement raté, nous rappellant en un sens (la dernière image du film est très significative à ce niveau) Idol Bomb. Yosushi Koshizaka nous rappelle alors bel et bien que pour lui, les films fonctionnent toujours par deux (ou quatre si on considère les Missing 55 comme des suites des Missing 44), et la fin de Drum Limit est ouverte vers une suite. Drum Limit, bien que trop calqué sur Buried, n’en reste pas moins un film potable dans la carrière de son metteur en scène. Pas un grand film, après tout il ne se passe finalement pas grand chose, mais tellement mieux que certains métrages qu’il a pu faire par le passé. L’habitué de V-Cinéma tiendra jusqu’au bout, le pauvre curieux tombant dessus et ne connaissant que les blockbusters américains pourra se poser de sérieuses questions avant de zapper.

 

+
-

Yosushi Koshizaka filme sobrement son film
Une première demi heure qui fonctionne
Masato Yoshizawa convaincante (et mignonne)

Ça ne dure qu’une heure

Trop inspiré par Buried
Très bavard et donc, téléphoné
Ça s’essouffle sur la fin

Final ouvert pour une possible suite ?

 

NOTE: 09/20
En bref: Sans argent, sans décors, sans costumes (oui oui), Yasushi Koshizawa plagie Buried, et le pire, c’est que ça reste regardable.

Publié dans Critiques

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