Critique: Hellraiser Inferno

Publié le par Rick Jacquet

HELLRAISER INFERNO

Hellraiser: inferno
2000 - Etats Unis
A partir de cet épisode, la série est distribuée directement en DVD
Budget: 2 millions $
Genre: Horreur / Policier
Réalisation: Scott Derrickson
Musique: Walter Werzowa
Scénario: Paul Harris Boardman et Scott Derrickson 
Avec Craig Sheffer, Doug Bradley, Nicholas Turturro, James Remar


Un détective corrompu, négligent et drogué du nom de Joseph, plutôt doué pour résoudre les casse-têtes, est à la poursuite d'un tueur qui laisse le doigt d'un enfant toujours vivant sur chacun des lieux de ses forfaits. Mais chaque crime et chaque indice ne semble le mener qu'à une seule personne : lui-même...

Après les déceptions des deux derniers épisodes (surtout le troisième film), on s’attendait au pire, surtout qu'en plus cet épisode est distribué direct en vidéo, venant de débarquer en France il y a peu, et dont Clive Barker, le créateur de la série, déteste. De plus, des fois, lorsque l'on voit le nom du réalisateur, on a encore plus peur. C'est le cas ici, car le réalisateur, qui signe aussi le scénario de ce Hellraiser: inferno, est aussi le scénariste de Urban Legend 2. Voilà qui fait froid dans le dos. Va-t-on voir Pinhead, caché derrière un masque de tueur, avec un couteau, poursuivre des filles pour les tuer ? Après tout, il est bien partit dans l'espace, alors on pouvait s'attendre au pire. Chose qui n’aide rien, depuis le troisième opus, la franchise est distribuée et produite par… Dimension Films.

Et finalement, non, rien de tout ça, un sujet hyper sérieux nous est présenté dans cet opus. Le sérieux avait un peu disparu depuis le troisième épisode, il y avait aussi d’ailleurs un peu d'humour à la Freddy, histoire de faire de Hellraiser une bonne franchise pour les jeunes, oubliant l’ambiance des deux premiers opus, qui renouvelaient le genre. Première différence ici par rapport aux deux précédents opus, Pinhead. Le bougre est retourné en arrière plan, comme dans les deux premiers opus. Voir trop en arrière plan cette fois. Le personnage avait beau être intéressant, son passé avait été exposé, pas la peine de faire 30 films avec lui en personnage principal. Sa place n’a jamais été au premier rang. La saga développant à la base un univers, celui de l’enfer, de Leviathan. Il est facile de noter que lorsque Pinhead se retrouve en arrière plan, son personnage gagne en crédibilité. Cela nous permet de nous focaliser sur la vraie intrigue. Mais attention, si le retour de Pinhead en arrière plan est une bonne chose, l’utilisation faite de son personnage ne l’est pas.

L'intrigue met ici en scène Joseph, un flic véreux. On suit sa longue descente aux enfers. Le film commence par une présentation des personnages et de l'enquête qu'ils vont devoir suivre. Le début est expliqué, comme la toute fin, en voix off, et celle ci n’est pas naturelle, c'est plutôt de la récitation, de la lecture. Les premiers instants du film nous laissent présager ce qu'il va se passer, Joseph va trouver la boite et finir par l'ouvrir. Classique pour l'instant, on pense que Pinhead va venir le tuer, puis voilà. Seulement non, Pinhead et sa bande arrive, et Joseph se réveille, ce n'était qu'un rêve. Enfin, un cauchemar plutôt. Heureusement pour lui. On comprend donc que le film va prendre une direction différente des précédents épisodes. Du sang neuf, enfin. Les deux premiers films, les meilleurs à ce jour, suivaient un concept, les épisodes 3 et 4 étaient le Pinhead show, et avec le 5, on part encore dans une autre direction, meilleure que la précédente, qui est le film en forme de puzzle. Seulement mélanger cette idée avec le mythe de Hellraiser est dans ce film une idée assez irrespectueuse du mythe de départ. Le film suivant fera de même, mais en respectant la mythologie, ce qui en fera un épisode en définitive plus intéressant que ce Hellraiser: inferno. Pinhead se retrouve ici à jouer une sorte de juge, il est là pour punir les gens et faire une morale vaseuse… Et oui, l’ambiance glauque des premiers opus est loin.

La réalisation faisant appel à des couleurs spéciales et à de bons effets de caméras, change de l'habituel, mais il manque quand même quelque chose, qui fait que l'ensemble ne colle pas trop avec Hellraiser. Pour finir, l'autre chose qui gâche beaucoup notre immersion dans ce nouveau cauchemar, c'est l'interprétation, l'acteur principal est inexpressif au possible, c'est fou. Dommage, car il y a de bonnes idées par ci par là et certaines scènes sont vraiment biens. S’il était plus respectueux de l’univers, ce Hellraiser : inferno aurait pu être un excellent film. Il ne reste qu’un film plastiquement correct, plaisant à suivre en tant que film policier, mené à bon rythme par une bonne musique, mais cela suffit-il ? Non, malheureusement. Cela reste tout de même correct.

NOTE: 09/20
En bref: Irrespectueux du mythe, le film se rattrape par une technique correcte, une belle réalisation et direction artistique, ainsi qu’une belle composition de Walter Werzowa (Mimic 2).

Publié dans Critiques

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