Critique: High Kick Girl!

Publié le par Rick Jacquet

HIGH KICK GIRL!

High Kick Girl!
Titre original: Hai Kikku Gâru!
2009 - Japon 
Genre: Arts martiaux
Réalisation: Fuyuhiko Nishi
Musique: Tomoo Misato
Scénario: Fuyuhiko Nishi et Yoshikatsu Kimura
Avec Rina Takeda, Tatsuya Naka et Sayaka Akimoto


Kei, une jeune lycéenne douée en karaté mais qui n'arrive pas à obtenir sa ceinture noire, se met en quête d'autres ceintures noires en défiant divers maîtres de Dojo. Elle se fait alors remarquer par une organisation de tueurs "Les Destructeurs". Mais elle va vite apprendre que quelque chose se cache derrière tout ça...

Quand on nous annonce un film d’arts martiaux, on pense plutôt à la Chine, mais le Japon aussi à ses talents martiaux et des films d’action parfois bien troussés. Avec ce High Kick Girl, on nous promettait beaucoup, notamment une histoire qui va directement à l’essentiel pour se concentrer sur les combats, des acteurs qui pratiquent réellement le karaté depuis des dizaines d’années. Autant dire que le film promettait beaucoup et qu’au vu des premières images, on salive. High Kick Girl promet d’être en effet un spectacle fun qui fait mal. C’est en parti vrai, mais aussi en parti totalement faux. La faute à quoi? Principalement au réalisateur, également coscénariste de son métrage. High Kick Girl se découpe en deux parties principales, de durée à peu près égale, sur une durée finale de 1h20. Une durée assez courte qui en général évite au spectateur de s’ennuyer sévère devant un métrage. Dans la première partie du métrage, nous suivons le personnage de Kei, jouée par la mignonne (il faut bien l’avouer) et très douée Rina Takeda, aperçue dans un reportage récent d’Antoine de Caunes sur Canal + (et qui montrait également quelques artistes comme Yoshihiro Nishimura et Noboru Iguchi). Rina Takeda s’exerce au karaté depuis son plus jeune âge, et ça se voit. A ce niveau, le réalisateur l’a très bien compris, et ne va pas lui mettre des lignes et des lignes de dialogues dans les pattes, mais plutôt le strict minimum. Le scénario ira à l’essentiel et la petite aura surtout l’occasion d’enchaîner les combats les uns après les autres pour nous montrer ce qu’elle sait faire, et donner un bon paquet de coups de pieds (le High Kick du titre). Bon point, les combats sont plutôt très bien chorégraphiés, et on ressent que certains coups ont vraiment été portés. Kei chasse donc les ceintures noires car son maître, Matsumura, ne veut pas lui en donner une. Enchaînant les combats, elle rencontrera très rapidement un groupe nommé Les Destructeurs, et devra passer un test pour pouvoir les suivre. Test qui sera bien entendu un combat.

A partir de là, l’intrigue déjà minimaliste (mais attention, ici ce n’est pas un mal) change pour nous mettre une intrigue qui ne sera jamais totalement expliquée, preuve encore une fois que l’histoire compte peu ici. En effet, Les destructeurs n’ont qu’un seul but : se venger du maître de Kei, Matsumura. Capturée, Kei est totalement mise au second plan et le film se focalise à présent sur son maître, joué par Tatsuya Naka, que l’on reverra également dans la suite prévue pour cette année. Encore une fois, le talent martial est là. Que ce soit pour Rina ou pour Tatsuya, les coups sont maîtrisés, élégants, souvent portés pour de vrai. Sur ce point, le réalisateur ne s’est absolument pas moqué de nous, bien que l’on pourra regretter certains points. Car oui, quand il faut faire face à une dizaine d’ennemis, pourquoi ceux ci n’attaquent qu’un par un ? Des petits détails qui ne gênent pourtant pas vraiment et qui permet dans un sens de mieux voir de vraies techniques à l’écran. On pourra regretter par contre, même si là n’est pas le cœur du métrage, le manque de charisme des méchants, et que ceux ci soient parfois tellement en arrière plan que tout ne fonctionne pas. Et pour les hommes qui pensent avoir droit à leur lot de plans culotte, ce ne sera pas le cas, l’intégralité du casting féminin portant tout simplement des boxers. Mais cela devient une habitude après The Masked Girl. Plus sérieusement, High Kick Girl a toutes les cartes en main pour être une tuerie : de vrais coups, de vrais experts, une intrigue qui va à l’essentiel, une durée courte, une actrice mignonne et douée. Seulement il y a un hic, et un gros.

Et malheureusement, ce gros défaut apparaît dés le début du métrage, pour ne plus le quitter jusque la scène finale. Le gros point faible du métrage  provient de la volonté du réalisateur, ou de son engouement, ou tout simplement pour gonfler la durée du métrage, à mettre tous les coups impressionnants, voir 80% des scènes martiales, au ralenti. Cela serait passé s’il le faisait de temps en temps, mais en plus de mettre ces scènes au ralenti, il nous les montre d’abord en vitesse normale, puis revient en arrière pour tout nous remontrer au ralenti. Un procédé qui aurait pu être intéressant si utilisé un peu moins souvent. Mais là non, nous revoyons au final environ 50% du métrage au ralenti. Des ralentis qui parfois se justifient pour les coups vraiment impressionnants, comme un coup de pied sauté en pleine tête, mais qui ne se justifie absolument pas pour un cassage de bras suivi d’un simple placage au sol. Le réalisateur s’en amuse, comme s’il était trop fier de ce qu’il venait de filmer et du talent martial devant lui. Dans un sens, on peut le comprendre, mais ce n’était pas une raison pour saboter son propre film de telle manière, rendant alors le temps bien long. Ce qui n’empêcha pas le film de cartonner et de revenir prochainement avec la suite, sobrement intitulée K.G., qui ne devrait pas tarder à débarquer sur les écrans japonais. Même réalisateur, mêmes acteurs. Espérons juste que le réalisateur ai prit des leçons de ce premier essai et ne refasse pas les mêmes erreurs, car une nouvelle fois, il a toutes les cartes en mains.

 

+
-

Des artistes martiaux doués

De bons coups qui font mal

Un scénario qui va à l'essentiel

Revoir toutes les actions au ralenti

Le temps paraît très long

 

NOTE: 08/20
En bref: Un abus de ralenti qui sabote totalement le film. Dommage car les capacités martiales sont là et peuvent impressionner.

Publié dans Critiques

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