Critique: Kaïro

Publié le par Rick Jacquet

KAIRO

Kaïro
2001 - Japon
Sortie française le 23 Mai 2001
Genre: Fantômes
Réalisation: Kiyoshi Kurosawa
Musique: Takefumi Haketa
Scénario: Kiyoshi Kurosawa
Avec Haruhiko Katô, Kumiko Aso, Koyuki, Kurume Arisaka, Masatoshi Matsuo et Shinji Takeda


Taguchi, un jeune informaticien, est retrouvé pendu dans son appartement. Sous le choc, ses collègues cherchent à en savoir plus sur ce suicide inexplicable. La victime a laissé un mystérieux message contenu dans une simple disquette. De toute évidence, celle-ci recèle un virus qui contamine ses utilisateurs et a de graves répercussions sur leur comportement. A Tokyo, l'inquiétude grandit au fur et à mesure que le virus se propage à travers les réseaux informatiques. Des petits groupes de jeunes gens tentent de résister, tandis que les disparitions se multiplient.

Kiyoshi Kurosawa est un réalisateur bien connu. Avec une filmographie de presque trente métrages, ce Kaïro reste le plus connu,  aux côtés de Seance et Charisma. Kaïro se traîne une très bonne réputation derrière lui, puisqu’il a été présenté au festival de Cannes en 2001, en plus d’avoir des critiques assez élogieuses dans la presse et d’avoir fait l’objet d’un remake américain, Pulse, en 2005. On peut d’ailleurs très facilement comprendre l’engouement général autour de l’œuvre, de par son sujet et ses thèmes abordés, ainsi que bien entendu, son indéniable maîtrise technique. Kurosawa tente de faire du nouveau avec du vieux, en mélangeant deux thèmes plutôt éloignés, que sont les fantômes de la culture asiatique, et donc, leur représentation que l’on connaît si bien depuis le premier Ring en 1998, et les progrès de la technologie, via l’informatique, produit auquel pratiquement personne n’échappe de nos jours. C’est cette grande touche d’originalité (qui sera en partie reprise dans La mort en ligne 3) qui fera en parti le charme du film. Dés les premiers instants, une ambiance véritablement étrange se dégage du film. Nous ne savons pas vraiment devant quel produit nous nous retrouvons. Nous avons bel et bien des fantômes, mais aussi une sorte de virus informatique, étroitement liés aux fantômes, mais là où dans le cinéma traditionnel Japonais, la malédiction se limite à une personne ou à un endroit, toute cette histoire va prendre là une véritable ampleur.

Comme point de départ, nous assisterons au suicide, par pendaison, d’un informaticien. Derrière lui, il laisse à ses collègues une étrange disquette. Mais également une étrange trace sur le mur, là où il s’est pendu. Le mystère est complet, et sera plutôt dur à percer, mais on s’attache tout de même un temps à cette histoire. Rapidement, des apparitions fantomatiques vont se manifester, auprès des collègues de cet informaticien. En parallèle, nous allons suivre l’histoire d’un jeune lycéen, qui va tenter de se connecter sur Internet, et tomber sur un site étrange où il verra une personne en vidéo, de très mauvaise qualité, suivie d’un message : Voulez vous voir un fantôme ? En se renseignant auprès des surdoués en informatique de son lycée, il finira par obtenir des informations, mais il refusera d’y croire. En effet, dur à croire à cette histoire de fantôme revenant plus nombreux, toujours plus nombreux, grâce aux nouveaux supports qu’offre la technologie. C’est sans doute grâce à ce personnage incrédule et au support utilisé que l’on se sent en quelque sorte concerné par cette histoire. L’informatique ayant maintenant une grande importance dans notre société, que ce soit en loisirs ou pour le travail. Mais outre cet atout de taille, Kurosawa va soigner le style visuel de son film, et les apparitions des fantômes seront des passages plutôt marquants.

Les images du film seront à la fois très poétiques et effrayantes, et les manières d’éviter la propagation de ce virus intéressantes. Les personnages se retrouveront rapidement à devoir fermer les pièces contenant les âmes avec du ruban adhésif rouge, et à ne surtout plus y rentrer. Mais le mal va rapidement se propager dans le pays, et dans son final, le film nous proposera des images sidérantes d’un Tokyo déserté et dévasté. Glaçant. Si Kaïro proposera des thèmes variés et intéressants, tant pour la culture japonaise que pour notre perception de celle-ci, de la vie, de la mort, et de l’isolement, son scénario sera pourtant, passé la première demi-heure, et jusqu’au final, plutôt décevant, vide, d’autant plus qu’il sera peu accessible. La soit disant propagation du virus se fera plutôt en silence, le film s’attachant à ces deux groupes de personnages principaux, et ceux-ci n’auront même pas le temps de s’apercevoir que la ville entière est frappée que celle-ci sera déjà vide d’habitants. Dans ce sens, le scénario choisira donc la facilité, tout en partant dans différentes directions, sans pour autant apporter divers éléments intéressants, provoquant bien rapidement l’ennui. On ne retiendra finalement que le potentiel gâché du film et sa mise en scène stylisée, donnant une âme au métrage, pourtant plutôt vide.

 

NOTE: 08/20

En bref: Malgré un point de départ astucieux et un final glaçant, le film est mené par une réalisation au top, comprend ces petits moments flippants, mais ne tient pas la route, la faute à un scénario léger, lent, et n’ayant finalement, au bout d’un moment, pas grand-chose à dire.

Publié dans Critiques

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